Plus j’observe les enfants plus je me dis que ce sont sans doute la version la plus évoluée de notre humanité. Cette image illustrative est celle du petit Ilyas qui s’approche généreusement et spontanément de mon chien Ando ; sa maman quelques mètres plus loin l’alerte (gentiment) sur le danger potentiel.
Nous sommes le produit d’une histoire qu’on nous raconte, le fruit d’une histoire individuelle et collective. En méditation, on emploie le mot « Jap » pour signifier la force de la répétition. Car c’est bien en répétant inlassablement cette histoire que nous finissons par y adhérer, par nous identifier à elle jusqu’à en devenir notre vérité. A force de la marteler, nous développons des croyances et des résistances qui nous dispersent. Pourtant, cette histoire n’a de vrai que ce qu’on accepte de lui accorder comme vérité. Cette histoire n’est elle-même que le fruit d’un système humain construit et basé sur la peur, le manque, le jugement, la compétition, la lutte, l’agitation………
De cette histoire, nous en sommes à la fois victimes et acteurs. Victimes de la psyché humaine qui s’alimente de programmes inconscients depuis des millénaires. Et acteurs de ce processus que nous perpétuons (sans doute inconsciemment aussi) avec vigueur.
Dans un monde en pleine mutation, l’urgence est de changer la narration. La crise que nous traversons n’est ni politique, ni économique, ni sociale. Elle est une crise évolutive. L’espèce humaine doit évoluer pour survivre, et non par le progrès mais par la prise de conscience et la déprogrammation du vieux monde.
Conscientisons nos actes, honorons le verbe, et faisons confiance à l’expérimentation. Le magique peut en surgir.