Pendant plus de 13 mois, je me suis consacrée à mes formations et à mes travaux de recherche autour du Kundalini yoga et de la méditation de pleine conscience. J’ai adoré cette période durant laquelle j’étais perfusée en permanence aux enseignements.
Je me suis d’abord beaucoup documentée, guidée par une véritable soif d’apprentissage et de compréhension. J’ai épluché les publications scientifiques et les rapports en tout genre, j’ai lu des ouvrages, j’ai assisté à des conférences en ligne, j’ai écouté des experts sur des podcasts,… j’ai bourriné de manière presque boulimique. C’est si passionnant et le sujet est si vaste que l’on n’en finit jamais vraiment.
Mais malgré le plaisir et le privilège que j’ai eus à étudier tout cela, je dois dire qu’aucun discours, aucun rapport ne prévalent l’expérience elle-même. Aucun récit ne peut parfaitement mettre en mots, l’expérience, si simple pourtant, de s’asseoir et d’apprendre à méditer.
Alors pendant ces 13 mois, je me suis formée et j’ai beaucoup pratiqué. L’approche devenait de plus en plus expérimentale. De plus en plus immersive, jour après jour. Il est vrai que je connaissais maintenant l’impact de cette pratique sur notre système nerveux, immunitaire et endocrinien. Et c’est à la fois utile et impressionnant de comprendre la mécanique de notre physiologie. Mais j’ai accédé aux enseignements les plus précieux en m’ancrant simplement dans la méditation elle-même.
Et il se trouve que lorsque l’on accède à des enseignements si puissamment transformateurs, on ressent le besoin urgent de les transmettre. Notre conscience individuelle s’élargit et souhaite œuvrer pour la conscience collective. Alors on me pose très souvent la question de savoir pourquoi j’ai choisi d’enseigner, dans un premier temps, la méditation de pleine conscience aux enfants. Certains m’ont même questionné, avec plus ou moins de délicatesse, sur mes choix de vie personnels – je n’ai pas d’enfants – par rapport à cette activité. J’y réponds sans détour : ça n’est pas par vocation. Contrairement à d’autres, je n’ai jamais rêvé de travailler avec des enfants, ou encore de m’en occuper. Je n’ai pas non plus une passion particulière pour le monde de l’enfance. Par contre, j’ai toujours été extrêmement sensible à la question de l’Education. A ce qu’on transmet aux jeunes générations, et pas seulement par les apprentissages académiques. A ce qu’on inculque comme valeurs, comme récits et comme enseignements universels. Je me suis longtemps questionnée sur les leviers possibles pour construire, à travers la jeune génération, une société plus humaniste et plus consciente. Et j’ai rencontré la méditation de pleine conscience qui s’est tout de suite imposée à moi comme LA voie des possibles.
“Si la méditation était enseignée à tous les enfants âgés de 8 ans, nous ferions disparaitre la violence du monde en une génération.”
dalai lama
Cette voie est avant toute chose celle de la connaissance de Soi, si peu exploitée dans nos systèmes éducatifs. Pourtant, intégrer ces mécanismes dès le plus jeune âge permettrait d’éviter aux adultes qu’ils seront, certains mal-êtres et certaines quêtes de sens inexploitées. Ici, on invite donc les enfants à explorer leur « maison intérieure » pour entrer en rapport avec leur corps, leur être, leurs émotions et leur environnement. On coupe avec l’agitation et la sollicitation extérieure permanente, pour se recentrer sur son intérieur.
Cet enseignement est fondamental à deux égards : 1/ la connaissance de Soi (à ne pas confondre avec le Moi – personnage qu’on se crée à travers les conditionnements et les narrations) donne accès à sa véritable essence, qui est bien plus grande, bien plus créative, et bien plus puissante que ce que le mental étriqué ne peut penser. En accédant à cela, le rapport à soi change chez l’enfant : il se sent plus confiant, plus apaisé, plus aligné. Avec de la pratique, il commence à déconstruire certaines croyances limitantes et autres programmes conditionnant. 2/ La connaissance de Soi permet d’entrer en rapport avec le monde : l’enfant développe des capacités pro sociales et un rapport plus empathique, plus curieux et plus tolérant envers les autres. L’enfant apprend aussi que l’humain est interconnecté au reste du vivant. Il est alors plus conscient et plus responsable de ses actions envers les autres et envers le monde. Cela me rappelle cette fameuse formule du Dalai Lama « Si la méditation était enseignée à tous les enfants âgés de 8 ans, nous ferions disparaitre la violence du monde en une génération ».
Enfin, l’enseignement sous-jacent à tout cela est la transmission de compétences accrues pour les apprentissages : développement de la concentration et de l’écoute, présence attentionnelle, gestion émotionnelle,…

moment de transition exercice « rassemblement et ouverture »
Alors contribuer, quel que soit l’échelle, à éduquer, à éveiller les consciences, à nourrir les esprits, à accompagner dans l’« être », me procure un sentiment d’accomplissement inégalé.
Et c’est cela qui m’anime en permanence dans cette mission.
Voilà donc pourquoi après autant d’enseignements reçus, il était à mon tour de transmettre.
Il y a quelques jours, j’ai donné mon premier cours de méditation de pleine conscience à ces merveilleux enfants (photos ci-dessus).
Et quand on donne de cette manière-là, il devient très difficile et subtil de savoir qui donne et qui reçoit.